Les heures tombent goutte à goutte dans le grenier, plic plic sur le nez d’un mulot. À bien y écouter, rien ne se passe, pas plus d’eau que d’heures ni de mulot. Tout cela ...
Avec mesure, le jour se baisse Vieil homme acquis à la courbure Tu lis engoncé dans ton fauteuil Prêt à accueillir la descente du soir À cette ombre sans emphase, lasse De tout temp...
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Il faudrait détendre les fils où sont posés les entêtements. S’accorder la patience sous la fatigue, tirer un trait sur les ratés, recommencer. Facile à dire tant on sait ce qu�...
Je bute sur une phrase qui déplierait les angoisses. Une phrase qui opérerait à cœur ouvert les pensées les plus sombres. Mais toujours l’œil regarde ailleurs où la réalité domi...
Mes disparus, mes revenus. Vous êtes des visages qui tremblent comme à travers la flamme d’une bougie. Ici au bout du boulevard des vies brisées, vos bouches flottent et je vois des cris...
Les ombres font des frises sur les murs. Un chat passe, équilibriste entre deux balcons. Il est une ombre comme les autres. Son corps agile et ses moustaches fines rebondissent. Il ne connaît p...
Le corps ne tient plus la distance. Une nuit s’agite et la machine s’enraye. J’avance dans le brouillard, les armes en bandoulière. Les réflexes sont des gestes que je réapprends. I...
Ce jour plein de soleil est un jeu pour adultes consentants. Il est plein de crème solaire et de fantasmes en cascades. On en met toujours trop, on cède et on tombe dans l’onctueux ; oindre e...
C’est une esquisse, un dessin de l’ennui Un trait au crayon sur un vieux papier bleu Le geste est d’un autre lieu Où je n’irai plus jamais Reviennent les marges, les petits car...
Remonter le cours des idées et de l’eau — ce qui charrie, à la montée des rêves dans le matin. Laisser macérer les heures sur leur nappe de lait caillé. Secouer et servir...
La plante à feuilles rousses persiste à me fixer droit dans les yeux. Le fil interrupteur de la lampe de notaire balance de vieilles rancunes. La fenêtre, de sale humeur, tape dan...
Le jour a de gros manques. On le voit remballer ses espoirs dans un sac à grains de meunier. Rien ne doit se voir : masquer comme fin de non-recevoir. Il faudra replier toute ambition, ...
Tout est en désordre. Beau y mettre la main, porter le corps, baisser, monter, ranger. Tout est désordre. Lever haut la tête ne fait qu’aggraver le mal de cou. Soulever le poids ? Pour en f...
Mon œil suit les mouvements du vent Lequel soulève un drap qui ne tient Qu’à un fil et ressemble alors à un cœur Ou à un poumon dont on fête le battement Premier, mon œil sur cette ...
Une place ronde comme on attend qu’une place soit ronde. Une place avec son arbre au milieu, entre des murs qui n’ont pas oublié leurs lilas et qu’ils portent en robe longue jusqu’à leu...
Clap. On a coupé l’arbre, laissé un bout de tronc. Il sort de la terre, témoin qu’il y eût ici un arbre. Une jeune fille s’assoit sur ce bout de tronc, encore riche de ses raci...
Sur un banc au milieu du ciel d’un jardin de plantes d’une mare d’insectes et de batraciens de petits cailloux de gros cailloux de pierres quelconques qui se prennent pour de...
Le jour vient se fermer dans ma main. Lente descente de tout temps recommencée. Avec elle, la même crainte sur le front de l’enfant que dans l’angoisse muette du vieil homme. Comme eu...
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L’air que j’ai respiré aujourd’hui a coulé plus vite. Limpidité et rythme, sans nul besoin de l’air des autres. Tiré d’un puits que, durant ce genre de jours, on croit inépuisable....
Tu connais le pas lent des jours, ce mouvement oublié puis reconnu. L’ennui passe, fait la roue, paon à plusieurs têtes, à l’encolure multicolore mêlant mélancolie et joie. Comme s...
Rien vraiment ne bouge quand la pluie prend les pensées. Pas même l’onde des flaques quand sautent des bottes d’enfants. Seuls quelques craquements dans la respiration des vie...
J’ai fait le compte avec moi-même des petites espérances, des derniers soupirs, des pièces à raccrocher au mauvais wagon, des chances de trouver un trèfle à… (ai laissé tomber l’idé...
Le ciel a de gros yeux, l’air fatigué et un teint de cancéreux. C’est un ciel de fin de semaine avec son paquet de soucis sous le bras. Ce genre de ciel qui fume des Gitanes maïs et sent f...
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Dimanche fait un drôle de son dans ma tête, aussi dense que l’harmonium résonnant dans l’église, aussi pesant que le silence suivant sa dernière note. Je glisse à la fois mystique et...
Ce garçon croisé sur le trottoir. À son visage, à son regard, je l’ai reconnu. Comme revient un mal de tête pour un ancien migraineux. La maladie de l’enfance avec ses médecins déguis�...